Le mani sulla città / Main basse sur la ville – Rosi

Movie title image. Image du titre du film. Copyright 1963 ARIES, 2005 Editions Montparnasse

The Italian movies of 50s, 60s and 70s invented a new way to depict geography of Italy after second world war, especially urban landscapes. By describing what was supposed to become the geography of the new Italy, as well as its new architecture, urbanism and land planning, the Italian filmmakers wanted to show future face of  Italy, turning back to the past.

Le cinéma italien des années 50 aux années 70 a inventé une nouvelle façon de mettre en images la géographie de l’Italie de l’après guerre, en particulier les paysages urbains. En mettant en scène ce qui était supposé devenir la géographie d’une nouvelle Italie, autant que sa nouvelle architecture, son nouvel urbanisme et son nouvel aménagement du territoire, les cinéastes italiens voulaient montrer le futur visage de l’Italie tournant le dos au passé.

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Français

« Main basse sur la ville » (Le mani sulla città), produit et réalisé en 1963 par Francesco Rosi, est un film intéressant à voir comme un film d’archives sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme de l’Italie des années 60 mais aussi comme une mise en scène originale d’images géographiques. En voici le synopsis :

Sous l’impulsion de l’entrepreneur Nottola, la municipalité de Naples transforme des terrains agricoles en terrains constructibles. Les spéculateurs construisent sans précaution et le chantier provoque l’écroulement d’une maison ancienne et des morts. Ce drame ayant lieu peu avant les élections municipales, les débats font rage dans la majorité qui cherche à évincer Nottola tandis que l’opposition, menée par le conseiller communiste De Vita, pousse à la création d’une commission d’enquête. Malgré les pressions de toutes parts, cette commission est créée et va tenter d’identifier les responsabilités.

La ville de Naples est mise en images dès le générique de début du film comme elle l’est au générique de fin, par des vues aériennes des immeubles construits en bordure de plusieurs des vallons qui bordent le nord et l’ouest de l’agglomération napolitaine comme si ces constructions instables risquaient à tout moment de connaître le même sort que l’immeuble qui s’effondre au début du film. Ces images, admirablement servies par une musique dramatique, donnent d’emblée à la ville un rôle central dans le film.

L’affiche du film montre l’acteur principal Rod Steiger, jouant le rôle de l’entrepreneur Edoardo Nottola, avec une main posée sur le plan de la ville de Naples affiché au mur (d’où le titre polysémique du film). Cette main apparaît alors comme le symbole de l’emprise des milieux politico-financiers sur la ville et sa population. Le plan de la ville ne montre pas seulement l’espace à aménager dont il est question mais il incarne aussi et surtout la population de cette ville, celle qui souffre d’être mal logée et de la spéculation des promoteurs immobiliers peu scrupuleux comme Edoardo Nottola.

A hand put over the town plan as a symbol of land control. Une main mise sur le plan de la ville comme un symbole du contrôle du territoire.Copyright 1963 ARIES, 2005 Editions Montparnasse

On retrouve les éléments de l’affiche du film ici dans cet extrait du film proposé sur le site des Editions Montparnasse dont la scène est commentée dans le bonus intitulé « Histoire de Naples » par Myriam Tanant. Sur ce même site, le bonus « Analyses de séquences » propose un commentaire par Jean A. Gili des premières images du film où l’on voit le promoteur et conseiller municipal Edoardo Nottola vanter les mérites de la spéculation foncière et du « transport de la ville à la campagne », qui passe par la nécessité de changer le plan d’urbanisme de la ville, avec l’appui de quelques élus locaux et l’aide la Mafia.

En 1995, Francesco Rosi déclarait à propos de son œuvre cinématographique :

Avec mes films, j’ai cherché avant tout à comprendre mon pays et à le raconter à travers un instrument, le cinéma qui, parmi les moyens de communication et de connaissance dont nous disposons, est celui qui nous permet, dans les ombres qui prennent vie sur l’écran, de reconnaître nos espoirs, nos échecs et nos victoires, d’accentuer nos doutes et de réfléchir à la façon de transformer ces doutes en force pour la conquête du mieux par le moyen de la raison. J’ai toujours cru en la fonction du cinéma en tant que dénonciateur et témoin de la réalité, et en tant que support d’histoires dans lesquelles les enfants puissent connaître leur pères et en tirer un enseignement afin de se former un jugement dont l’Histoire serait la référence. Le cinéma est Histoire et en tant que tel il devrait devenir dans toutes les écoles du monde un complément indispensable de l’enseignement ». Pour autant Francesco Rosi contestait l’idée que ses films soient vus comme un cinéma documentaire « Ce n’était pas du cinéma documentaire, bien que scrupuleusement documenté dans le but de restituer la vérité et de faire renaître les émotions vraies d’une mémoire inapaisée.

Film images of reality and planification projects in the suburbs of Milano. Images du film de la réalité et des projets d’aménagement de la banlieue de Milan.Copyright 1963 ARIES, 2005 Editions Montparnasse


Il fallut attendre près de 30 ans, pour que dans les années 90 quelques juges italiens (dont certains le payèrent de leur vie) puissent engager des opérations « Mains propres » (encore une histoire de « mains ») afin que les liens entre certains édiles locaux et la Mafia fassent l’objet d’actions en justice et de condamnations. Mais les cinéastes ne sont pas des magistrats ni des élus. Tout au mieux peuvent-ils ouvrir des voies aux prises de conscience en se servant de l’histoire mais aussi de la géographie.

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’œuvre: Le mani sulla città / Main basse sur la ville/Hands Over the City
  • Author/Auteur : Francesco Rosi
  • Year/Année : 1963
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type  : Drama
    Edition/Production : Galatea Film
  • Language/Langue : It
  • Geographical location/localisation géographique : # Naples, Italy
  • Remarks/Notes :
    • Machinery/Dispositif :  Map
    • Location in work/localisation dans l’œuvre  : None/ Sans objet
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Notes : Plan and planning models of new neighborhoods to be built in the suburbs of Naples/Plan et maquettes d’aménagement des nouveaux quartiers à construire dans la banlieue de Naples.

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