L’Enfer is a 2009 film directed by Serge Bromberg based on rushes of the unfinished film by Henri Georges Clouzot. Started in 1964, the project was never finished, due particularly to the director’s serious heart problems. Between 1964 and 2009, this film became a legend, based on the fact that it was never completed and that some of the coils had disappeared. Curse for some, unrealistic project for others, a masterpiece aborted or the most extraordinary film of a director, it had received an unlimited budget from U.S. producers. Today, this film and its story are still subject to a certain fascination, be it for Clouzot movie lovers or for those interested in the filming locations of this extraordinary project. The chosen set pieces combined with an innovative use of special effects were to allow the director to convey to the audience the characters’ perceptions of spaces based on their emotions.
L’Enfer est un film réalisé en 2009 par Serge Bromberg à partir des rushs du tournage du film entamé par Henri Georges Clouzot en 1964. Le film ne fut jamais achevé suite, notamment, à de graves problèmes cardiaques du réalisateur. Entre 1964 et 2009, un mythe est né autour de ce film, du fait de son inachèvement et que les bobines avaient partiellement disparu. Malédiction pour certains, projet irréaliste pour d’autres, chef d’œuvre avorté ou film le plus extraordinaire du réalisateur, celui-ci disposait d’un budget illimité de producteurs américains. Aujourd’hui encore, ce film et son histoire exercent une fascination, autant sur les amateurs de cinéma de Clouzot que sur ceux qui s’intéressent aux lieux et aux espaces de tournage de ce projet extraordinaire. Les éléments de décors choisis, combinés à l’utilisation d’effets spéciaux innovants, devaient permettre au réalisateur de transmettre aux spectateurs la perception des espaces des personnages en fonction de leurs émotions.
English
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Français
Lorsqu’il entreprend en 1964 le tournage de l’Enfer, Henri-Georges Clouzot n’imagine pas qu’il sera le projet le plus difficile de toute sa carrière, déjà longue d’une trentaine d’années et riche de films majeurs comme Le Corbeau, Le salaire de la peur, L’assassin habite au 21, Les diaboliques, Quai des orfèvres, Le mystère Picasso, etc.
Pour ce film, Clouzot obtint un budget illimité de la part de la Columbia, dont les responsables avaient été fortement impressionnés par les premiers essais et effets visuels. Clouzot s’entoura de nouveaux acteurs et actrices en pleine ascension comme Romy Schneider et Serge Reggiani. Marcel, le personnage joué par Serge Reggiani, est nouvellement marié à Odette, jouée par Romy Schneider. Marcel est atteint de troubles de jalousie pathologique. Il est persuadé que sa femme le trompe avec un des clients de l’Hôtel du Lac, dont ils sont les propriétaires. L’hôtel est situé en bordure de la réserve du barrage de Bort-les-Orgues, au pied du viaduc de Garabit. Cet ouvrage d’art, construit en 1889 par Gustave Eiffel, enjambe le cours de la Truyère, sur la commune d’Anglards-de-Saint-Flour dans le Cantal.
Le viaduc de Garabit se trouve en arrière-plan de nombreuses scènes du film. Il symbolise ce qui rapproche les jeunes mariés mais aussi ce qui risque de les séparer. Le viaduc apparaît ainsi au début du film sous forme d’une maquette posée sur le gâteau de mariage d’Odette et Marcel.
Malgré le début idyllique du film, l’union des jeunes mariés apparaît, selon les scènes du film, tantôt lumineuse et dégagée, tantôt agitée et brumeuse, mais toujours sous la menace des troubles dont souffre le personnage joué par Serge Reggiani. Dans une de ses crises délirantes de jalousie paranoïaque, les espaces du personnage de Marcel sont déformés. Le train qui passe sur le viaduc juste au-dessus de sa tête, fait alors écho avec les pensées du personnage.
Le bruit du train et du viaduc métallique deviennent insupportables pour le personnage, qui croit voir sa femme le tromper successivement avec un homme puis avec une autre femme. Clouzot voulait que ce film soit extraordinaire. Il avait souhaité expérimenter de nouveaux procédés, dont l’art cinétique, pour produire des effets spéciaux, censés illustrer la perception déformée de l’espace vécu des personnages.
Pour illustrer de façon originale les rêves et les pensées délirantes de Marcel, Clouzot avait eu l’idée d’introduire des images avec des effets spéciaux. Il a fait appel pour cela à Eric Duvivier.
Neveu du cinéaste Jean Duvivier, Eric Duvivier devint d’abord réalisateur de films chirurgicaux et médicaux. Il collabora avec divers laboratoires médicaux et pharmaceutiques, dont certains acceptent de coproduire ses films. Éric Duvivier mit en œuvre des trucages cinématographiques, visuels et auditifs. Il élabora un style personnel qui lui permit progressivement d’être connu par un certain milieu cinématographique avant-gardiste. Parmi ses films, il faut souligner Images du monde visionnaire (1963), où Eric Duvivier tenta de restituer les visions sous drogues hallucinogènes du poète Henri Michaux. Ce fut suite à ce film que Clouzot demanda à Duvivier de faire des essais sur le visage de Romy Schneider, puis qu’il l’engagea comme responsable des effets spéciaux du film.
Au bout de six semaines de tournage pendant lesquelles Clouzot fur particulièrement exigeant avec les acteurs comme avec les équipes du film, le projet s’arrêta net. Clouzot fut frappé d’une crise cardiaque à laquelle il survécut, mais qui marqua la fin du tournage. Quelques jours auparavant, Serge Reggiani lui-même avait abandonné le film pour des raisons de santé. Clouzot pensa, pendant un temps, à Jean-Louis Trintignant avec lequel il s’entretint du projet, mais en vain.
En 1994, Claude Chabrol tourna une version moderne du film à partir des éléments de scénarios de Clouzot qui étaient restés connus. Ce film, avec François Cluzet et Emmanuelle Béart, adapta le scénario mais il conserva la même tension dramatique que celle du projet initial. Pour autant, Claude Chabrol ne fit pas appel aux effets spéciaux. Sa motivation à faire ce film n’était pas la même que celle de Clouzot qui voulait que son film soit avant-gardiste.
Pendant des années, les bobines avaient disparu jusqu’à ce qu’un amateur de la restauration de films inconnus, Serge Bromberg, les retrouve et obtienne de la veuve de Clouzot, l’autorisation de les utiliser dans le film documentaire, sorti fin 2009. La bande annonce du film est disponible ici. Le film complet peut être visionné ici.
En 2010, le film a reçu le César du Meilleur Documentaire. Un superbe livre, « Romy dans l’Enfer« , a accompagné la sortie du film de Serge Bromberg en novembre 2009. On y trouve de nombreuses photos du film, de son tournage, des acteurs, du script, et des entretiens avec les acteurs et membres encore en vie de l’équipe de tournage. Tous s’accordent à dire que « L’Enfer » était un projet extraordinaire. C’est souvent comme cela que naissent des mythes dans le cinéma.
Reference/Référence
- Work Title/Titre de l’œuvre: L’Enfer
- Author/Auteur : H-G Clouzot / S. Bromberg
- Year/Année : 1964/2009
- Field/Domaine : Cinema
- Type : Drama
- Edition/Production : MK2 Diffusion
- Language/Langue : French
- Geographical location/localisation géographique : #Anglards-de-Saint-Flour, Cantal
- Remarks/Notes:
- Machinery/Dispositif : model, images
- Location in work/localisation dans l’oeuvre :
- Geographical location/localisation géographique : N44,97403, E3,17181
- Remarks/Notes :
Comme ce viaduc symbolise la relation entre les deux personnages principaux, sa forme et ses dimensions sont déformées par la jalousie pathologique du personnage de Marcel, joué par S. Reggiani. La mise en scène de cet effet est particulièrement réussie dans ce film.
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Je trouve saisissante l’inversion des deux plans du viaduc: minuscule sur le gâteau de mariage et imposant au-dessus du couple de personnages avec le train qui passe sur le pont dans les deux cas … Décidément, il faut voir L’Enfer.
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