Le premier SIG du cinéma ? Le Mystère Andromède / First GIS in Cinema ? The Andromeda Strain

Wildfire's 3D model / Modélisation 3D de Wildfire

Wildfire’s 3D model / Modélisation 3D de Wildfire

 The Andromeda Strain is a 1971 American science-fiction film directed by Robert Wise and based on the novel The Andromeda Strain published in 1969 by Michael Crichton. It tells the story of a four-day major American scientific crisis, in a very structured way. Many and various spatial machineries support the narration :  split screen, text overlay; maps, animated maps, a 3D plan model, and even a GIS ! So, this movie has to take place in our collection.

Le Mystère Andromède est un film de science-fiction américain réalisé par Robert Wise, sorti en 1971, et basé sur une nouvelle de Michael Crichton. L’histoire relate, de façon très structurée, les événements d’une crise scientifique aux USA. De nombreux dispositifs spatiaux, de natures variées, sont utilisés, notamment pour appuyer la narration : split screen, incrustations, cartes, cartes animées, représentations 3D et même SIG ! De fait, ce film se devait de prendre place dans notre collection.

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Opening credits / Générique de début

Opening credits / Générique de début

La construction du film est complexe, comprenant 2 parties distinctes, des flashbacks, une grande diversité dans les lieux d’action. De fait, inventorier et analyser les nombreux dispositifs spatiaux qu’il présente n’est pas chose aisée. Nous avons ici opté pour une analyse chronologique de ces derniers.

Dès le générique, le film donne le ton et montre à quel point il est ancré dans la spatialisation de son propos. Différentes cartes informatiques se succèdent au côté de graphiques, extraits de rapports d’analyses biologiques et autres documents classifiés. Autant de documents que l’on retrouve plus tard, au fil de l’action.

White House situation room / Salle de crise de la Maison Blanche

White House situation room / Salle de crise de la Maison Blanche

Par ailleurs, il faut noter que tout au long du film, les lieux et dates  sont régulièrement indiqués par des incrustations en bas d’écran de manière à ce que le spectateur se repère précisément dans l’espace et le temps (5ème, 12ème, 15ème, 16ème, 17ème, 31ème minute…)

Par ailleurs, de nombreuses cartes sont observables tout le long du film, notamment dans la salle de crise à la Maison Blanche, ou bien encore dans la station de contrôle de SCOOP sur la base de l’Air Force à Wadenberg.

Première partie du film

En février 1971, un satellite du projet SCOOP retombe sur le village de Piemont (qui semble être un lieu fictionnel), Nouveau Mexique (état où se déroulaient les premiers essais nucléaires américains en 1945). Une équipe est chargée de le récupérer, en lien avec la base militaire de Wadenberg en Californie. La camionnette de l’équipe de récupération est équipée de matériel de cartographie et de localisation du satellite… Nous pouvons par exemple observer une carte (3ième minute) (d’ailleurs présente dans le générique).

Satellite recovery chart

Satellite recovery chart

Satellite localization monitor / Écran de localisation de satellite

Satellite localization monitor / Écran de localisation de satellite

Comme toute bonne carte, elle porte un titre « satellite recovery chart », une échelle, des sources et autres informations (Wadenberg AFBn Project-SCOOP, United States, Department of the Interior, Geological Survey, Classified). Il s’agit là d’un plan portant des isohypses, des limites administratives et des voies de circulation. Par ailleurs, un traceur semble indiquer une localisation par triangulation, les informations nécessaires étant obtenue à l’aide d’une antenne et d’un moniteur circulaire (de type radar, sonar…).

Cependant, aucun signe de vie humaine n’est détecté. Au contraire, le village n’est peuplé que de cadavres… et de corbeaux. Ordre est alors donné d’extraire le satellite et de se retirer au plus vite. Hélas, l’équipe de récupération ne donne soudainement plus signe de vie.

Le Major Manchek, chef de la mission, ordonne le confinement du village par les autorités, et active un programme du nom de Wildfire. De ce fait, différents scientifiques sont convoqués afin d’apporter leur expertise sur la situation et ce qui l’a provoquée.

Très vite, une première hypothèse apparaît : celle d’un micro-organisme extraterrestre. Deux des scientifiques, équipés de combinaisons, sont héliportés vers le village. Ces derniers se retrouvent seuls au milieu de cadavres jonchant le sol du village désert. Ils visitent le village, regardant par les fenêtres. Lors de la séquence, l’action présente de fait 2 points de vue distincts : l’extérieur et l’intérieur des maisons.

Split screen

Split screen

Wise opte pour le slipt-screen (22ième minute) pour gérer cette dualité spatiale : la partie gauche de l’écran montre les scientifiques regardant par les fenêtres, et la partie droite ce qu’ils voient. Il s’agit là d’une technique classique au cinéma pour gérer la multiplicité des lieux d’action à un seul et même moment.

Les scientifiques finissent par localiser le satellite et l’emporte, ainsi que deux survivants. Si cette première partie du film nous donne à voir quelques cartes et le dispositif de localisation du satellite, la suite expose une multitude d’autres dispositifs spatiaux, dont certains nous paraissent remarquablement avant-gardistes pour l’époque.

Wildfire location / Localisation de Wildfire

Wildfire location / Localisation de Wildfire

Seconde partie du film

Dès lors, l’action principale se déroule dans une base secrète appelé Wildfire. La localisation de cette dernière nous est indiquée par l’intermédiaire d’une carte (33ème minute). La base se trouve donc dans le Nevada. On apprend dans le même temps que la base est isolée, sans habitation 180km à la ronde, que Las Vegas est au Nord, Phoenix au Sud, Los Angeles à l’ouest… et qu’elle est équipée d’un système autodestruction. Le secret de la station est couvert par une exploitation agricole la surplombant. Lorsque deux des scientifiques arrivent à proximité de la exploitation, une incrustation nous indique une localisation plus précise encore : Comté de Flatrock, Nevada… Cette ville semble, comme Piemont, être fictive (33ème minute).

Wildfire's elevator / L'ascenseur de Wilfire

Wildfire’s elevator / L’ascenseur de Wilfire

Une fois à l’intérieur de la ferme, les deux scientifiques empruntent un ascenseur dérobé afin de gagner la station. Cette scène est l’occasion d’un split screen en 3 parties : de chaque coté de l’écran nous sont montrés les visages des scientifiques et au milieu, un schéma animé montre la descente de la cabine dans les profondeurs de la station.

Plus impressionnant pour l’époque, une visite de la station est proposée aux scientifiques par l’intermédiaire d’une modélisation 3D de la station et d’un plan informatique, tous deux animés (42ième minute). Elle a surtout pour but de montrer aux scientifiques la localisation des bornes de commande du système d’autodestruction. Ce plan est qualifié de electronic guide. Chaque niveau  possède son propre plan. On apprend ainsi que la base est une structure cylindrique possédant 5 niveaux. Chacun est équipée de 3 bornes de contrôle (figurées par des carrés jaunes) + 2 inactives (carrés rouges). La modélisation 3D et le plan sont  également visibles à la 57ième minute.

Wildfire's electronic guide / Plan électronique de Wildfire

Wildfire’s electronic guide / Plan électronique de Wildfire

Notez que Wise utilise un subterfuge : chaque étage possède son propre code couleur (notamment la peinture des murs). En fait, un seul décor aura été utilisé, les scènes se déroulant sur un même étage ayant été tournées à la suite, avant que le décor ne soit repeint de la couleur suivante.

Par ailleurs, la base est équipé d’un système de localisation des scientifiques et des patients : 43ème et 44ème. Leur localisation est à tout instant relayée sur le plan électronique mentionné plus haut. Chaque scientifique est localisé par la première lettre de son nom, les patients par des croix jaunes et le satellite par une rond rouge. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Wise, à la 57ème minute, pousse le détail jusqu’à faire correspondre, en temps réel, la position exacte des personnages avec leur localisation sur le plan présenté dans un second temps.

Quoiqu’il en soit, c’est dans cette base que les scientifiques analysent la capsule, soignent les deux survivants et finissent par isoler la substance à l’origine de la crise que l’un d’eux baptise Andromède.

Major Manchek's map / La carte du Major Manchek

Major Manchek’s map / La carte du Major Manchek

A la 85ième minute, un  avion chasseur Phatom  F-4 servant au contrôle de la zone autour de Piemont s’écrase. Une carte nous permet de localiser le lieu de crash. Il se trouve à 100km de Piemont. Un peu plus tard, les militaires se rendent sur place. Une incrustation nous indique le nom du site : Big head pass, Utah qui semble aussi fictif.

A la 108ème minute, les scientifiques consultent des cartes d’un tout autre style qui prennent forme sur des écrans. Elles ont pour but de simuler les zones où le fléau pourrait s’étendre. En fait, il s’agit là, comme leur titre l’indique, de scenarios liés à des simulations de guerre biologique où l’arme est mentionnée comme étant Andromède. Ces simulations incluent des pondérations concernant le vent et la population. Il s’avère que le Sud-Ouest des Etats Unis sera touché … Cependant, ces cartes, de par leur nature, mais également par la mention d’Andromède, censé avoir été baptisée quelques instants plus tôt seulement par l’un des scientifiques, éveille les soupçons de certains sur le fait que leur collègue et SCOOP sont à l’origine d’Andromède, créée comme une arme biologique, afin que Wildfire puisse les développer… L’un d’eux prend justement les cartes comme preuve du complot.

GIS ? / SIG ?

GIS ? / SIG ?

Il est ici nécessaire de s’arrêter sur deux aspects importants concernant ces cartes. Tout d’abord, elles jouent un rôle clef dans la narration, leur découverte étant un élément de résolution de l’intrigue. Ensuite, à l’évocation de cartes informatiques, scénarios, simulations, pondérations… on peut difficilement ne pas voir dans ce dispositif un système d’information géographique (SIG). Et si l’on met en perspective l’année de sortie du film (1971) et le fait que les premiers SIG sont réellement apparus dans les années 1960, on peut soupçonner ici être en présence du premier SIG du 7ème art… même si cela reste à confirmer.

Map via Nimbus 3 weather satellite / Carte via le satellite météo Nimbus 3

Map via Nimbus 3 weather satellite / Carte via le satellite météo Nimbus 3

Enfin, nous pouvons, à la 123ème minute, observer une animation satellite issue du satellite météo Nimbus 3. Notez que le programme Nimbus est un projet réel de la NASA développé entre 1964 et 1978.

Pour conclure, il nous faut ici souligner la modernité du film de Robert Wise, qui intègre à son intrigue nombre d’innovations puisées dans l’actualité technologique de son époque, et qui leur fait jouer des rôles prépondérants dans son récit.

Reference/Référence

  • Work Title/Titre de l’oeuvre: The Andromeda Strain / Le Mystère Andromède
  • Author/Auteur : Robert Wise
  • Year/Année : 1971
  • Field/Domaine : Cinema
  • Type : Science-fiction
  • Edition : Robert Wise (Producer)
  • Language/Langue: En
  • Geographical location/localisation géographique : #Piedmont (Fictional), New Mexico, USA
  • Remarks/Remarques :
    • Machinery/Dispositif : Maps,Models,3D model,GIS
    • Location in work/localisation dans l’œuvre :
    • Geographical location/localisation géographique :
    • Remarks/Remarques :

3 réflexions sur “Le premier SIG du cinéma ? Le Mystère Andromède / First GIS in Cinema ? The Andromeda Strain

  1. Merci Christophe pour ton commentaire et tes exemples. Ces derniers restent cependant « télévisuels » même si ces séries doivent beaucoup au cinéma, plus précisément à la chute du « studio system » dans les années 50. Cela dit, il n’est bien sûr pas impossible qu’un SIG plus ancien existe au cinéma. Il ne reste plus qu’à le trouver :-).

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  2. Merci pour cet article très intéressant et riche. Pour information, l’auteur du livre dont le film a été adapté, Michael Crichton, médecin de formation, était fasciné par les découvertes scientifiques et les innovations technologiques de son époque. Il est souvent considéré comme l’un des pionniers du genre « techno-thriller » « qui consiste à développer une intrigue contemporaine de politique-fiction dont la résolution passe par l’usage de moyens militaires ». Michael Crichton a aussi écrit, entre autres, le roman « Extrême Urgence » publié sous le pseudonyme de Jeffery Hudson pour lequel il a remporté en 1969 l’Edgar du meilleur roman.
    Concernant ce qui serait peut-être la première apparition de SIG à l’écran, je suis plus sceptique. Par exemple, il existe dans la série télévisée « Le Prisonnier », qui date de 1967-1968, des dispositifs de géolocalisation en direct du déplacement du personnage principal, le Numéro six, interprété par Patrick McGoohan, qui sont l’une des applications des SIG les plus connues actuellement.
    Dans une série télévisée encore plus ancienne, « Destination danger », qui a été diffusée entre 1960 et 1968, le même acteur, Patrick McGoohan, qui joue le rôle de John Drake, un agent secret, utilise un dispositif de géolocalisation par radio dissimulé dans des fleurs, pour suivre le personnage de Rosemary Riley, jusqu’à une cachette (épisode « Koroshi » de 1968).

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