A l’occasion des 7 ans d’existence de (e)space&fiction voici un bilan de l’activité du site, où vous apprendrez tout sur les sujets et types de billets, les grands thèmes abordés, les articles les plus lus, les statistiques de fréquentation, etc. .
(e)space & Fiction started 7 years ago. Here is an assessment of the site activity, where you will learn all about the topics and types of posts, the themes adressed, the most read articles, statistics about visits and visitors, and so on.
Les objectifs de (e)space&fiction
Créé en octobre 2009 à l’initiative de Thierry Joliveau et Sébastien Caquard, le blog entend explorer «les relations entre l’espace et la fiction (romans, films, peinture, musique, BD…)», avec pour objectif l’élaboration d’un catalogue collectif des dispositifs de représentation géospatiale dans l’art et la fiction en général. Le site s’inscrivait délibérément dans la logique des outils contributifs et collaboratifs issus de ce qu’on appelait le Web 2.0, qui permet un travail d’écriture collectif à distance et facilite les interactions avec les lecteurs. Le site (e)space&fiction s’inscrit donc modestement mais résolument dans une mouvance de science qui se voudrait collective, ouverte, mais aussi ludique.
Trois modes de collaboration sont proposés : les commentaires pour discuter les textes publiés ou proposer de nouveaux exemples ; le signalement d’items en rapport avec l’objet du blog sous forme de texte, d’image, de vidéo, de citation, commentés ou non ; la possibilité de devenir contributeur régulier du site. Le blog s’appuie sur deux plateformes en ligne : ce site wordpress.com pour le site principal, organisé autour de billets et un tumblr pour la gestion des soumissions de dispositifs.
Le site principal sur WordPress se présente sous forme d’un blog classique pluri-auteurs constitué de billets, auxquels sont associés des mots-clés et un système hiérarchisé de rubriques qui permet de facilement retrouver tous les billets associés au même thème ou au type dont ils relèvent. Même si l’écriture est libre, les billets sont en effet formatés d’une manière précise adaptée au type. Les billets présentant un objet d’une « collection » sont toujours découpés en une accroche de quelques lignes, suivie d’une rédaction plus longue. L’accroche est nécessairement rédigée en français et en anglais. Le corps de l’article peut être écrit en une seule langue, mais dans ce cas un renvoi vers une traduction automatique Google est fourni. Les billets plus courts de type actualité ou note ne comportent pas d’accroche. Ce formatage donne au blog un aspect ordonné et systématique qui entend refléter son caractère d’inventaire raisonné. Mais il ne s’agit pas d’un simple choix formel. Chaque objet décrivant un item relevant d’une collection est décrit sous forme d’un formulaire décrivant précisément le dispositif et l’œuvre en question : type du dispositif, type d’œuvre, auteur, date, etc. Le développement d’un programme informatique qui scanne régulièrement l’ensemble du blog permet de construire automatiquement une base de données des dispositifs inventoriés sur le site et des œuvres de référence, en fonction de la typologie retenue pour les rubriques et de produire une carte de localisation de ces dispositifs.
Au-delà des actualités ou des notes de lecture, le site est consacré à deux collections principales. La première concerne les géodispositifs de la fiction, c’est-à-dire les différents moyens que l’on peut trouver pour figurer ou évoquer l’espace dans la littérature, la peinture, le cinéma, le jeu vidéo, la bande-dessinée, la musique… La seconde répertorie ce que le site a défini comme les matérialisations locales de la fiction, c’est à dire les manifestations concrètes dans le monde réel d’entités imaginaires aux formes les plus variées : événement, manifestation, plaque sur un immeuble, sculpture, bâtiment …
L’activité du site
Elle peut se mesurer à partir de plusieurs indicateurs : les contributeurs, les billets, les visiteurs, les commentaires.
Les contributeurs
Le site compte 13 contributeurs déclarés dont 9 ont eu une réelle contribution. Le nombre de contributeurs simultanés a varié au cours du temps, certains contributeurs actifs en début de période ne le sont plus actuellement. On a évoqué plus haut les contraintes assez fortes associées à la publication d’un billet dans (e)space & fiction. Apprentissage d’une interface, formatage des types de billets, bilinguisme : l’écriture d’un billet demande un effort certain. Sur les 9 ayant publié au moins un billet, la contribution de chacun s’échelonne ainsi : 1, 2, 8, 11, 17, 44, 60, 75, 104 billets respectivement (1) . Le site compte donc 4 auteurs principaux, dont 3 ont publié régulièrement sur quasiment toute la période. Les contributeurs sont essentiellement des universitaires et/ou professionnels de la géographie, de la cartographie et de la géomatique.
Les billets
333 billets ont été publiés sur une période de 7 ans, à un rythme donc à peu près hebdomadaire, ce qui est significatif pour une activité volontaire un peu marginale. On remarquera que le nombre de billets publiés a significativement décru au cours du temps, le rythme faiblissant à partir de 2014. Cela s’explique en partie par l’abandon à ce moment d’un collaborateur très productif et aussi à un changement dans la nature des billets, plus longs et approfondis.
Les billets sont organisés selon plusieurs séries de critères, accessibles par le menu. On peut distinguer les billets par type d’article, par nature de l’œuvre analysée et par technique employée, sachant que les billets peuvent relever de plusieurs critères à la fois. Plus de la moitié des billet sont consacrés à la collection de géodispositifs, suivi des informations sur la thématique espace et fiction; les billets relevant des expériences « vécues », compte-rendu d’exposition, témoignages…), les revues de livre ou d’articles, les enquêtes et quizz se sont jusqu’à présent avérés des tentatives isolées ou expérimentales.
Le cinéma domine très largement le corpus avec 55 % du total de billets, plus si on lui ajoute les séries télévisées. Même si la littérature vient en second, les textes sont beaucoup moins présents dans le corpus que les disciplines liées à l’image, qu’elle soit ou non animée : cinéma, art dans ses formes diverses et bande dessinée. Cela peut s’expliquer par une proximité plus immédiate de la cartographie et de la géographie avec l’image. Mais cette domination du cinéma vient certainement aussi des inclinations des contributeurs, qui peut expliquer aussi la faible place qu’occupe dans le corpus du jeu de plateau ou vidéo, dont on connaît pourtant la grande appétence pour les cartes (2). La bande dessinée est aussi minoritaire sur le blog principal, alors que sur les curiosités du Tumblr, 18% des billets concernent ce genre. C’est dû bien sûr au relais sur ce site d’un blog spécialisé dans le repérage de la cartographie dans les comics américains. Mais cela vient démontrer la surreprésentation du cinéma dans la collection de (e)space&fiction.
On est d’emblée frappé par l’extrême variété des techniques géospatiales évoquées par les billets. Les cartes dominent largement avec 40 % des mentions, suivies par les récits écrits ou oraux avec 12 % et les maquettes (9%) avant les innombrables manières d’exprimer l’espace : peintures, systèmes informatiques (SIG, imagerie, systèmes de navigation, globes virtuels),et autres interfaces magiques et bricolages ingénieux. Les dispositifs numériques ne représentent une fois rassemblés que 16 % du total. Mais il faut se rappeler qu’un billet mentionne souvent plusieurs techniques différentes dans la même œuvre. Or, la carte est quasiment toujours le résultat visuel de l’action d’une interface numérique, surtout au cinéma. C’est une des caractéristiques de la carte que d’exister à la fois en tant que dispositif autonome et comme interface d’affichage mobilisable à divers moments d’un processus de calcul ou de requête.
La réception du blog
La fréquentation
Le site a été vu 385 316 fois à la date du 15/10/2016, soit une moyenne qui varie de 50 vues par jour en 2010 à 200 en 2014, suivi par un léger fléchissement en 2015 et 2016 (195 vues quotidiennes). Pour les trois dernières années, les seules pour lesquelles la mesure existe, le nombre moyen de vues par visiteurs est de 1,7. On connaît les incertitudes sur ce que mesure réellement ce type de statistiques, puisque la profondeur de la lecture est impossible à appréhender. On remarquera que l’audience du blog est en partie décorrélée du nombre de billets. Le site n’est pas un site d’actualité. Les billets de fond peuvent être lus sur une longue période.
Le blog compte 50 abonnés par WordPress, 34 par courriel et 534 par l’intermédiaire de Twitter. Sans être considérable, cette audience n’est pas négligeable pour un site de niche et amateur, en plus assez « bavard », avec des textes plutôt longs selon les standards de lecture sur le Web. Le site a généré 373 commentaires depuis sa création. Le site traite d’un contenu assez spécialisé, pour ne pas dire un peu ésotérique, et ne produit sauf exception qu’un «buzz» réduit et dans un milieu assez limité.
Le fait que de nombreux billets sont rédigés en anglais, même si celui-ci est parfois sommaire et maladroit, attire des visiteurs de pays non francophones, en particulier d’Amérique du Nord. Aux 80 % des visites de France, s’ajoutent 7 à 8 % de vues depuis les Etats-Unis et plus de 500 chaque année du Canada, du Royaume-Uni, de Suisse, d’Allemagne, etc.
Les visites se font essentiellement à partir des moteurs de recherche (264 000 depuis le début du blog). A travers ses différentes déclinaisons nationales, Google écrase la concurrence. Bing vient en deuxième rang avec seulement 1800 recherches. Si l’on ne retient que les visites par les sites les plus utilisés (plus de 1000 accès sur la période), on constate que 68 % des visites proviennent d’une interrogation par Google Image. Cela indique l’importance de l’iconographie dans le mode de recherche. Même si cela ne signifie pas un désintérêt pour les analyses proposées, on peut supposer qu’une partie importante des visiteurs se contente de regarder les illustrations.
Les billets les plus lus
Le nombre de visites est très variable selon les billets. Après la page d’accueil, qui a été la plus consultée depuis 2009, les deux billets de loin les plus vus sont celui sur les cartes dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien avec 41 000 accès suivi du billet sur La Maison bleue de Maxime le Forestier avec 39 000 vues. Viennent ensuite, un peu en retrait mais avec plus de 10 000 vues, l’étonnant secret cartographique de la Joconde, la carte de la première page d’Astérix, l’abstraction géographique de Mondrian et la sculpture The Tourists de Duane Hanson. Les billets sur Spiral Jetty de Robert Smithson, les cartes dans la série Games of Thrones, les Exercices de style de Queneau, le Jardin de la France du facétieux Max Enrst, Minority Report de Spielberg, L’espace clos dans Dogville de von Trier, le labyrinthe de Shining (Kubrick) et le plan tatoué de la série de télévision Prison Break dépassent les 5 000 vues. On constate que les meilleurs scores concernent en majorité des œuvres mondialement célèbres (le Seigneur des Anneaux, La Joconde, Astérix) ou des succès populaires et patrimoniaux français (La Maison Bleue, les Exercices de style). Mais des œuvres moins connues du grand public (Spiral Jetty, Mondrian, Madeleine de Scudéry et sa carte de Tendre…) connaissent un très bon score, alors que certains blockbusters comme Star Wars ont pour l’instant des scores plus mitigés.
Un double effet d’actualité se manifeste aussi. D’abord certains billets plus anciens voient sans surprise leur lectorat baisser au cours du temps, tandis que des billets plus récents s’affirment. Des œuvres nouvelles suscitent aussi un intérêt comme Game of Thrones, devenu le 3ème billet le plus lu des 12 derniers mois. Sauf exception, les billets sont souvent déconnectés de l’actualité et, même s’ils accompagnent une exposition, la nouvelle sortie d’un film ou l’attribution d’un prix, ils proposent une vue originale sur une œuvre à travers ses géodispositifs ou sa relation à l’espace. Leur audience peut donc s’étaler sur plusieurs mois ou années, voire s’amplifier soudain plusieurs semaines après la publication. Les aléas de distribution des œuvres – nouvel opus, diffusion à la télévision, polémique – génèrent parfois des vagues de consultation plus ou moins longues.
Le développement du blog (e)space & fiction
Le blog s’est développé sans promotion particulière, uniquement par le bouche à oreille. Deux journées intitulées Cinemaps ont été organisées avec Françoise de Blomac dans le cadre des Journées SIG La Lettre, le salon professionnel français de la géomatique en 2012 et 2013. Elles ont rassemblé à chaque fois une vingtaine de participants intéressés à échanger sur ce thème et à partager leurs trouvailles de géodispositifs cinématographiques. Une soirée thématique intitulée «Quand les cartes envahissent le grand écran» a aussi mobilisé plusieurs auteurs du blog lors du Festival de Géographie de Saint-Dié en 2015 consacré aux Territoires de l’imaginaire.
Par ce mode original de recherche, le site (e)space & fiction a donc contribué à développer le champ d’intérêt grandissant pour les cartes et autres dispositifs géospatiaux et matérialisations locales dans l’art et la fiction. A côté de la constitution de collections originales – même si d’autres initiatives comaprables existent (3) – le blog s’efforce de chroniquer les multiples initiatives sur ce thème : projets de recherche, sites institutionnels ou commerciaux, manifestations. Il est devenu une plateforme de référence dans ce domaine.
Et la suite ?
Le fléchissement dans la production des billets constaté depuis 18 mois, qui se traduit de manière retardée et atténuée dans la fréquentation, est compréhensible après sept années d’une production collective intensive. Une réorganisation doit être envisagée pour redynamiser la participation, développer la réflexion et intensifier l’inventaire ludique des géodispositifs sur les écrans, les pages et les cimaises. Un futur billet fera des propositions en ce sens.
En attendant, si vous êtes intéressé à participer n’hésitez pas à nous contacter !
(1) Le total des billets est de 322 car il ne tient pas compte des articles en attente de publication.
(2) Voir Joliveau T. « Les espaces réels dans le jeu vidéo. Contribution à une approche géographique des espaces vidéoludiques ». In : Rufat et Ter Minassian, Espace et temps dans les jeux vidéo. Editions Théoriques. 2012. p. 148‑181.
(3) Essentiellement sur le cinéma d’ailleurs. Voir en particulier The Cinetourist.net et Des plans sur des cartes sur des bandes.
Sorry, no translation yet. Ready to give a hand ? Anyway, give a look to this automatic Google translation to get an idea of the content.