Un balcon en forêt is a film shot in 1979 by Michel Mitrani from the book of the same title of Julien Gracq, published in 1958 by Editions Jose Corti. This editor published in 2011, Manuscrits de guerre of the same author, written while he lived as a military the few weeks of the German advance in Belgium and Northern France, before being made prisoner, the defeat of French troops and the capitulation of 1940, ending the « drôle de guerre ». In Un balcon en forêt, one of the very few film adaptations of Gracq works, the personal spaces of the man Julien Poirier (the real name of Gracq) and the spaces of the author join to create a fiction that not only fit into a scene or a geographical context, but where space, places, landscapes, landforms and buildings are powerful symbols of the story itself.
Un balcon en forêt est un film réalisé en 1979 par Michel Mitrani à partir du livre au titre identique de Julien Gracq, paru en 1958 aux éditions José Corti. Cet éditeur a publié en 2011, les Manuscrits de guerre du même auteur, rédigés alors qu’il vivait comme militaire les quelques semaines de l’avancée des troupes allemandes en Belgique et le nord de la France, avant d’être fait prisonnier, la défaite des troupes françaises et la capitulation de 1940, mettant fin à la « drôle de guerre ». Dans « Un balcon en forêt », une des rares adaptations au cinéma d’une œuvre de Julien Gracq, les espaces personnels de l’homme Julien Poirier (le vrai nom de Julien Gracq) et les espaces de l’auteur se rejoignent pour créer une fiction qui ne fait pas que s’inscrire dans un décor, un cadre géographique, mais où l’espace, les lieux, les paysages, les formes du relief et les bâtiments constituent des symboles puissants du récit même.
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Les Manuscrits de guerre sont deux écrits qui n’étaient pas destinés à la publication et qui ont été légués à la Bibliothèque nationale de France par l’auteur après son décès en décembre 2007. Ces manuscrits ont été rédigés par Julien Poirier sur deux cahiers d’écolier, entre le 10 mai et le 2 juin 1940 pour l’un, et les 23 et 24 mai 1940 pour l’autre, juste avant son arrestation le 2 juin 1940 à une dizaine de kilomètres de Dunkerque. Ces deux écrits, l’un intitulé « Souvenirs de guerre » et l’autre laissé sans titre, sont deux écrits intimes directement inspirés du thème qui constituera la base du récit de « Un balcon en forêt« , qui a été écrit après 1951, après que l’auteur a refusé le Prix Goncourt qui lui avait été attribué pour « Le rivage des Syrtes« .
Le film de Michel Mitrani, qui est entièrement disponible pour une visualisation gratuite en ligne sur le site de l’INA, restitue de façon assez fidèle l’ambiance de l’œuvre, qui est considérée par certains critiques comme le meilleur récit de fiction de Gracq. On y retrouve ce que l’auteur a indiqué comme les trois ingrédients de l’ouvrage : l’atmosphère étrange qui régnait pendant les quelques mois de la « drôle guerre », l’ambiance des forêts ardennaises qu’il avait parcourues notamment en 1955, et, surtout la lecture d’un passage des « Communistes » de Louis Aragon dans lequel est décrite une « maison forte ».
Le réalisateur a tourné les scènes de la maison forte à l’est de Sedan, sur la commune de Pouru-aux-Bois. Ces lieux de tournage ne semblent donc pas faire partie de l’espace des Manuscrits. Au début du film, après quelques images d’archives des premiers mois de la guerre, le personnage principal, l’aspirant Grange, arrive en train à la gare de « Moriarmé« , dont le toponyme a été inventé par Gracq à partir de celui de Monthermé. Après son arrivée, le lieutenant Grange est accompagné jusqu’au poste d’observation où il est affecté, par une route qui gravit les flans de la vallée de la Meuse pour parvenir jusqu’aux plateaux boisés. Le chauffeur arrête le véhicule et tient à faire découvrir à l’aspirant Grange, une vue panoramique surplombant la Meuse et qui permettrait de servir de support visuel pour un cours de géographie physique et humaine sur les Ardennes et le rôle de la Meuse. Du plan panoramique du film nous avons extrait plusieurs images et reconstitué le montage ci-dessous.

Pour le film, le réalisateur a choisi comme poste d’observation où est affecté l’aspirant Grange, une petite maison à deux niveaux, dont le sous-sol est aménagé en blockhaus.Ce poste d’observation est le lieu principal où réside l’aspirant Grange pendant le film aux côtés des trois autres militaires qu’il commande. Ce poste est sa base de vie, le lieu de départ de ses nombreuses explorations en forêt et de son territoire d’observation, à défaut d’être son territoire d’intervention. Julien Gracq déclara un jour : « Il y avait pour moi dans cette image un symbole très simple, un condensé significatif qui me parlait beaucoup : la guerre au sous-sol, la paix au premier étage« .
Pour Gracq, comme l’écrit Bertilde Boie dans l’avant-propos aux Manuscrits de guerre, « la guerre n’a pas cessé d’habiter l’imaginaire de l’écrivain et de tenir sous tension l’écriture (…) c’est avant tout par sa part d’irréel et de fantasmatique que la guerre est devenue et a pu rester un tremplin pour l’écriture ».
A plusieurs reprises, l’aspirant Grange utilise des cartes pour ses sorties en forêt, symbole ambivalent de lieux de ses promenades solitaires au contact d’une nature personnifiée, d’un territoire imprécis et sans repère à surveiller, d’une attente infinie d’un ennemi inconnu, d’une angoisse devant le risque d’une mort annoncée.

Une petite erreur s’est glissée à un moment dans le décor du film lorsque dans la chambre du poste d’observation, on aperçoit accrochée au mur une carte topographique au 1/25 000 de l’IGN. Or l’action est sensée se dérouler en 1940 et ce type de carte n’a commencé à être éditée par l’IGN qu’à partir des années 70.
Ce même genre d’erreur apparaît lorsque l’aspirant Grande ouvre le dossier « Consignes de Poste » dans lequel il trouve une carte topographique de l’IGN qui est tout aussi récente que la précédente.
Enfin, dans une autre scène, l’aspirant Grange échange avec un autre gradé sur les opérations militaires en cours. Ils le font à l’aide d’une carte qui ressemble à une carte militaire où se trouvent reportées la position du front et l’avancée des troupes allemandes.
Toutes les apparitions de cartes dans ce film et dans l’œuvre de Julien Gracq sont bien évidemment à mettre en relation avec la formation de géographe de Louis Poirier qui le conduisit à exercer la profession d’enseignant d’histoire et géographie dans l’enseignement secondaire pendant toute sa carrière, sans jamais envisager de faire de l’écriture son métier.
Souvent présenté comme l’un des représentants des écrivains géographes, Julien Gracq, qui n’aimait pas cette catégorie, avait en revanche une véritable passion pour les cartes. Pour l’auteur, comme pour Aldo, le personnage central du Rivage des Syrtes, les cartes sont bien plus que de simples bouts de papier décrivant les territoires, avec leurs limites, leurs trames, leurs couleurs, leurs symboles et leurs toponymes. Les cartes ne sont pas une simple représentation de l’espace, une illustration conceptuelle, imagière et réductrice des territoires. Par une sorte d’invention d’un nouveau paradigme cartographique, les cartes SONT le territoire. Elles le re-présentent, elles rendent une matérialité à un territoire qui semble en manquer et disparaître sous le poids d’une attente infinie et anxiogène d’un ennemi invisible.
Pour compléter cet article, on peut retrouver sur le site des éditions José Corti un dossier sur « Un balcon en forêt« ainsi qu’un dossier consacré aux « Manuscrits de guerre« .
- Work Title/Titre de l’œuvre : Un balcon en forêt/Un balcon en forêt
- Author/Auteur : Julien Gracq, Michel Mitrani
- Year/Année : 1979
- Field/Domaine : Cinema
- Type : Drama
- Edition/Production : Gaumont
- Language/Langue : Fr
- Geographical location/localisation géographique : #Monthermé, Ardennes,France #Pouru-aux-Bois, France
- Remarks/Notes: La maison forte où a été tourné le film est située à Pouru-aux-Bois, non loin de Sedan
- Machinery/Dispositif : Map/ Carte
- Location in work/localisation dans l’œuvre : None/ Sans objet
- Geographical location/localisation géographique : Charleville-Mézières, region of Ardennes
- Remarks/Notes : Various views of forest spaces and landscapes of region of Ardennes, various maps used at different time of the film /Diverses vues des espaces forestiers et des paysages de la région des Ardennes, diverses cartes utilisées à différents moments du film.