Il deserto di Tartari (The Desert of the Tartars) shot in 1976 by Valerio Zurlini is a French-German-Italian production. This film is an adaptation of the eponymous novel by Dino Buzzati. The script is very similar in topic and atmosphere to the novel. It benefits from a good casting and a soundtrack by Ennio Morricone. It has lead to many comparisons with literary works and film dealing with absurd, time, submission to authority and also with relationship between space and fiction, in particular with Julien Gracq’s work.
Le Désert des Tartares est un film réalisé en 1976 par Valerio Zurlini (1926-1982), dans une production franco-germano-italienne. Ce film, qui est une adaptation du roman éponyme de l’œuvre de Dino Buzzati, bénéficie d’un scénario fidèle aux thèmes et à l’ambiance du roman, d’une distribution de qualité et d’une bande originale d’Ennio Morricone. Il a donné lieu à de nombreuses comparaisons avec des œuvres littéraires et cinématographiques traitant de l’absurde, du temps, de la soumission à l’autorité, et du rapport entre l’espace et la fiction, rapprochant cette œuvre de celles de plusieurs auteurs parmi lesquels Julien Gracq.
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Le Désert des Tartares est un roman écrit par Dino Buzzati, journaliste, écrivain et peintre italien (1906-1972). Oeuvre majeure de cet auteur, le roman a été publié en 1941 par les éditions Rizzoli et sa traduction française en 1949 par les éditions Robert Laffont. Parmi les œuvres souvent comparées au Désert des Tartares, on peut mentionner La Montagne magique de Thomas Mann, Le Terrier de Franz Kafka, Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier et surtout Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq, publié en 1951. Dans Le Désert des Tartares, un jeune lieutenant dénommé Drogo est affecté à la défense de la forteresse de Bastiano qui est totalement isolée dans une zone de montagnes désertiques. Cette place forte est censée assurer la défense de territoires face à d’invisibles bandes de cavaliers Tartares qui se font attendre tout au long du film.
Mais plus que les Tartares, c’est l’attente interminable qui se révèle le pire ennemi des militaires présents dans cette forteresse. L’œuvre de Buzatti et son adaptation cinématographique veulent donc restituer ce combat interminable entre le temps qui passe et les hommes de la forteresse. Devant un horizon qui demeure vide et dans un silence sourd, à peine ébranlé par le bruit de tempêtes de sable, la forteresse de Bastiano et les ruines de la ville qui l’entourent apparaissent comme des prisons pour les personnages. Le temps passe sur ces hommes sans que rien ne se passe. Ces militaires, parmi l’élite de l’armée, sont peu à peu broyés par l’absence de l’ennemi qu’ils attendent en vain, et par une perte progressive du sens de leur présence dans ces lieux. L’absurdité de la situation se révèle de plus en plus, et elle est d’autant plus insupportable que les personnages se doivent de respecter les ordres venant d’un état major qui, très éloigné d’eux, leur paraît d’autant plus insensible dans l’appréciation de la situation et incompétent devant les décisions qui s’imposent. L’horizon devient invisible, des mirages émergent à l’horizon pour remplir le vide de ce no man’s land militaire, des rumeurs et des légendes sur les Tartares s’incrustent dans les propos de certains des personnages, les militaires présents prennent leur fantasme pour des réalités, la forteresse est devenue leur prison mentale.
On ne verra apparaître les ennemis qu’à deux moments du film, au loin, sans être certain de leur existence réelle ou imaginaire. Il s’avère que ces troupes ne sont pas les Tartares mais des troupes en exercice d’après les informations recueillies par le colonel qui commande la forteresse. Mais.on en vient à douter de ces propos, comme on doute de plus en plus d’affirmations et de visions, tant grandit au cours du film la confusion entre espace réel et espace imaginaire.
On peut retrouver ici une interview intéressante accordée par Dino Buzzati en 1960 à propos du Désert des Tartares.
Bien évidemment, des comparaisons avec Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq sont difficiles à éviter. C’est d’ailleurs à cet exercice que plusieurs géographes et critiques littéraires se sont essayés.
Dans cette tentative de reconstitutions et comparaisons de la géographie de ces deux œuvres, proposéee dans la revue Hérodote, on trouve à gauche, le paysage reconstitué par Yves Lacoste pour Le Rivage des Syrtes [1] , et à droite le paysage reconstitué pour Le Désert des Tartares par Raymond Laharie (source: Blog Lire ensemble.)
Mais à y regarder de plus prêt, des différences importantes sont aussi à noter qui conservent à chacune de ces deux œuvres son caractère d’originalité.
Une grande partie des scènes d’extérieur du film ont été tournées à la forteresse de Bam dans le sud-ouest de l’Iran, qui a été largement détruite par le tremblement de terre de 2003. Dans le film, la forteresse de Bastiano est censée être pour l’Empereur, « la sentinelle la plus aristocratique de la couronne ».
Dans le dessin de droite on peut deviner au milieu la forteresse de Bastiani. On peut comparer ce dessin avec les quelques images du film présentées ici.
La première image permet d’avoir une vue d’ensemble de la forteresse de Bam avant sa destruction ainsi que de ses environs, où ont été tournées de nombreuses scènes d’extérieur du film.
Dans une scène se déroulant dans l’une des pièces de la forteresse de Bastiano (image en tête de billet) , on peut deviner accroché au mur un plan censé être celui de la forteresse de Bastiano mais qui n’a rien à voir avec celui de la forteresse de Bam.
Dans Cent’anni di cinema italiano, tome 2 Dal 1945 ai giorni nostri (Editori Laterza, Bari, 2008, 524 pages), Gian Piero Brunetta rappelle que si le film du Désert des Tartares est le huitième et dernier long métrage de la carrière peu prolifique de 25 années de Valerio Zurlini (La fille à la valise, Eté violent, Journal intime, Le jardin des Finzi-Contini,etc.), « cette œuvre est la plus mature de ce cinéaste qui vous permet de mesurer (…) son souffle visuel et narratif « .
Ce film a reçu de nombreuses récompenses parmi lesquelles :
– le Grand prix du cinéma français 1976,
– le Prix David di Donatello 1977 (Meilleur film, Meilleur réalisateur Valerio Zurlini, David spécial du meilleur acteur à Giuliano Gemma),
– le Ruban d’argent 1977 de la meilleure réalisation italienne à Valerio Zurlini
A noter qu’actuellement et jusqu’au 29 avril 2012, le Théâtre du Petit Hébertot à Paris propose une mise en scène de Christian Suarez du Désert des Tartares dans une adaptation de Xavier Jaillard.
[1] Lacoste, Yves. « Julien Gracq, un écrivain géographe : Le Rivage des Syrtes, un roman géopolitique », in Lacoste, Yves (dir.). Hérodote : paysage en action. Janvier-mars 1987. No 44. Paris : La découverte. pp. 8-37
- Work Title/Titre de l’œuvre : Il deserto di Tartari/Le Désert des Tartares
- Author/Auteur : Dino Buzzati, Valerio Zurlini
- Year/Année : 1976
- Field/Domaine : Cinema
- Type : Drama, war movie
- Edition/Production : Cinema Due (Italie), Fildebroc (France), Les Films de l’Astrophore (France), France 3 Cinéma, Reggane Films (France), Corona Filmproduktion (Allemagne)
- Language/Langue :French/German/Italian
- Geographical location/localisation géographique : #Bam,Iran #Bressanone,Italy #Campo Imperatore,67100 L’Aquila,Italy
- Remarks/Notes: Les scènes de la forteresse de Bastiano ont été tournées pour l’essentiel à la forteresse de Bam en Iran
- Machinery/Dispositif : Various paper plans and maps /Diverses plans et cartes papier
- Location in work/localisation dans l’œuvre : None/ Sans objet
- Geographical location/localisation géographique : Bam, Iran, Bressanone et Campo Imperatore (Italie)
- Remarks/Notes : Various views of desertic spaces and landscapes of region of Bam, various maps and plans used at different time of the film /Diverses vues des espaces désertiques et des paysages de la région de Bam, divers plans et cartes utilisés à différents moments du film.