« Village », Séverine Hubard temporary exhibition in Strasbourg

 

(Village, copyright Séverine Hubard)

(Village, copyright Séverine Hubard)

The French artist Séverine Hubard (born in 1977) present at the Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS) a temporary exhibition called Village. Work specially made for MAMCS, Village consists of an assembly of 18 « huts », mainly in wood and metal, hung together. This monumental work is eleven meters high. Installed in the external space of the nave of MAMCS, Village is visible both from inside and outside of the museum.

L’artiste française Séverine Hubard (née en 1977) présente actuellement au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS) une exposition temporaire baptisée Village. Œuvre spécialement réalisée pour le MAMCS, Village consiste en un assemblage de 18  « cabanes », principalement en bois et métal, accrochées les unes aux autres. Cette œuvre monumentale s’élève à onze mètres. Installée dans l’espace extérieur de la grande nef du MAMCS, Village est visible aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du musée.

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Séverine Hubard a étudié aux écoles des beaux-arts de Dunkerque puis de Nantes. Accueillie en résidence artistique en France et à l’étranger (Rotterdam, Shanghai, Montréal, Munich, etc.), l’artiste a créé plusieurs œuvres qui interrogent l’espace, les volumes, l’équilibre.

Sur le mini-site Village de l’exposition, on peut lire ces lignes extraites d’une interview de l’artiste :

(Page d'accueil du site internet sur Village, copyright Séverine Hubard)

(Page d’accueil du site internet sur Village, copyright Séverine Hubard)

L’idée de subvertir le diktat de l’horizontalité pour imaginer des constructions plus originales donne à votre travail une dimension utopique et ouvre également à une réflexion sur une architecture alternative. Vous sentez-vous proche des revendications des membres d’Archigram par exemple qui, dans les années 60-70, cherchaient à développer une vision urbanistique poétique et ironique, empreinte de science-fiction mais où la cité reste résolument tournée vers les gens et leurs interrelations ?
Oui, c’est vrai que dans mes élans utopiques, je cherche à constituer une nouvelle vision de la ville. Néanmoins, je regarde de loin les réflexions architecturales et urbanistiques très poussées. Mais certains projets m’interpellent. Ainsi, à Shanghai il y a le projet de construire une espèce de ville verticale : un gratte-ciel où pourraient vivre cent mille personnes, ce qui est assez fascinant. À Rotterdam aussi, de façon plus modeste, il existe les maisons cubes qui flottent au-dessus du sol sur leurs arêtes. Si la dimension utopique existe dans Village avec l’idée de révolutionner l’habitat communautaire, je pars quand même d’une réalité. En fait, dans mes œuvres, je ne cherche jamais à détruire l’existant, au contraire : ces maisons banales existent ; qu’est-ce que l’on peut en faire ? Comment s’accommoder du réel pour qu’il devienne plus poétique ? Finalement, je cherche plus à développer des « hétérotopies« , des « contre-espaces » comme disait Foucault[1].

Comment avez-vous conçu votre projet de sculpture monumentale pour le MAMC de Strasbourg ?
Suite à une invitation de Joëlle Pijaudier-Cabot et Estelle Pietrzyk au MAMCS j’ai proposé d’investir la cour nommée « jardin des sculptures » par l’architecte Adrien Fainsilber. Depuis que je connais ce musée, cet espace a toujours été vide, inoccupé. J’ai donc proposé Village qui se présente comme une sculpture monumentale prenant en compte autant la surface de cette cour que sa hauteur. J’ai réalisé une première maquette en balsa. En fait, celle-ci faisait partie d’une pièce créée en 2006. Cette idée d’un agencement de maisons qui part dans tous les sens était en effet déjà en germe dans la pièce Entre-deux présentée à Francfort lors de mon exposition Ohne Brücke keine Perspektive où je menais une réflexion sur la ville et ses différents espaces (centre, stade, monument et religion, zone portuaire…). La maquette en question participait du regard porté sur les espaces d’entre-deux, de transition, avec des éléments que l’on voit depuis l’autoroute (pylône électrique, forêt, villages dortoirs). Ensuite, j’ai commandé un projet en 3D qui m’a permis de cerner les difficultés de la réalisation et de produire des visuels qui pouvaient rendre compte du résultat (aujourd’hui d’ailleurs cela me surprend à quel point l’image 3D est proche du résultat produit). C’est la première fois que j’avais recours à la 3D : habituellement, je me méfie des logiciels 3D, je ne veux pas apprendre à les manipuler de peur de me laisser diriger par cet outil. Je suis donc arrivée au musée avec des images convaincantes et une maquette.

Village met en scène une habitation proche du pavillon de banlieue à l’architecture banale, pavillon qui était déjà l’élément central de votre vidéo Un jour. S’agit-il d’établir une critique de cette architecture de l’ordinaire, typique de l’uniformisation de l’urbanisme banlieusard ?
E
n fait, il n’y a pas à proprement parler de contestation, car j’ai moi-même vécu enfant dans ce type de pavillon et on y vit bien : la maison est confortable, il y a moins de voitures dans le lotissement, les enfants peuvent jouer dehors. La banalité a en ce sens quelque chose de rassurant. Je choisis donc de pimenter cet univers en y ajoutant une déviance urbanistique qui va renouveler notre regard sur le quotidien. En ce sens, je réfléchis au rapport entre les gens et l’habitat qu’on leur propose.

Vue du ciel (copyright Séverine Hubard) Installation à partir de portes récupérées, moquette, reprenant la forme de la MPT de Penhars

Vue du ciel (copyright Séverine Hubard) Installation à partir de portes récupérées, moquette, reprenant la forme de la MPT de Penhars

Pour une de ses précédentes œuvres Vue du ciel, présentée à Quimper en 2008 où elle était en résidence, Séverine Hubard avait proposé deux versions de son œuvre : une pour les musées, acquise par le Fonds national d’art contemporain, et une autre version pour l’espace public dans un matériau différent, sur laquelle les gens pourraient s’installer.Pour Vue du ciel, œuvre liées aux notions de déplacement, de déstructuration et de reconstruction, Séverine Hubard reconnaissait l’influence de l’architecture de la Maison pour tous (1977), conçue par l’architecte et urbaniste Jean Le Berre.

 On peut relire avec intérêt l‘article que la revue en ligne M@ppemonde avait consacrée à Palatinum, une précédente œuvre de Séverine Hubard présentée en 2010 lors de l’exposition DENSITÉ à la Maison Salvan de Labège (Haute-Garonne).

[1] Dans sa conférence de 1967 au Cercle d’études architecturales, intitulée « Des espaces autres« , Foucault distinguait deux types d’espace idéal : « les utopies [qui] sont des emplacements sans lieu réel » et « les hétérotopies [qui] sont des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui sont dessinés dans l’institution même de la société et qui sont des sortes de contre-emplacements, des sortes d’utopies effectivement réalisées« .

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