Citation : « C’est vraiment très difficile de décrire un lieu ». Jacques Rivette.

Cela dit, il y a quelque chose que j’adore, que j’avais déjà exploité avec Céline par rapport à Montmartre, c’est faire communiquer des lieux qui, dans la réalité, sont aux deux bouts. Truquer Paris en faisant faire aux personnages des trajets et des sauts complètement aberrants d’un endroit à l’autre. Jouer sur la vraie géographie pour faire de fausses topographies, et parfois jouer l’inverse aussi …

Et puis aussi il y a une chose que l’on a peut-être apprise en faisant quelques films, c’est que, quand on veut essayer de donner par la caméra le sentiment de ce qu’est réellement un lieu, c’est ce qu’il y a de plus difficile. C’est vraiment très difficile de décrire un lieu, de donner au spectateur le sentiment de ses proportions et de son agencement, à partir du moment où il est un peu complexe, ne serait-ce même que la disposition d’un appartement ; à plus forte raison, en extérieurs. On apprend très, très vite, que parfois ça sert, parfois ça dessert, et puis on finit de nouveau par s’en servir ! Le cinéma demande à inventer, à réinventer complètement ce rapport au lieu.

Source : Jacques Rivette, entretien avec Jean Narboni et Serge Daney. Les Cahiers du Cinéma n°327. Septembre 1981.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.